Chers amis,
En lisant II Samuel 7 ce matin, mes yeux se sont arrêtés sur le verset 11 où à la fin du verset, Dieu dit expressément à David, qui voulait lui construire une maison, que c’était plutôt Lui, Dieu, qui allait construire une maison à David.
C’est ce que Dieu fait en nous car nous sommes devenus cette maison spirituelle, ce temple pour notre Dieu selon I Corinthiens 6 : 19.
Qui est ce Dieu qui s’inquiète plus du bien qu’Il veut nous faire plutôt que du bien que nous pourrions lui procurer ? Quelle grâce nous avons de connaître et de marcher avec un tel Dieu.
C’est ce que nous voyons ici au Bénin et nous nous sentons tellement privilégiés de vivre la vie de Dieu en nous et au travers de nous.
Chers amis, merci encore pour vos prière, et pour vous montrer qu’elles ne sont pas en vain, voici quelques nouvelles du travail au Bénin.
Depuis plusieurs semaines nous avons commencé chaque samedi une étude biblique à la maison. Une dizaine de personnes la fréquentent, des gens de tout bord et de différents niveaux spirituels et même de différentes nationalités, des Béninois, des Togolais et des Centre Africains. Nous pouvons déjà mesurer plusieurs choses: Le manque de connaissance de la Parole de Dieu, mais aussi la soif de beaucoup pour la Parole. Notre prochaine étape est donc de commencer l’école biblique.
Je crois que Dieu va nous surprendre tant la réponse à ce projet d’école biblique est vive. Un grand nombre de chrétiens cherchent un moyen de se former dans la Parole mais n’ont pas les moyens, et comme nous désirons proposer une formation gratuite, les gens sont étonnés que cela soit possible. Ce genre de possibilité n’existe pas à notre connaissance au Bénin.
Nous continuons à évangéliser chaque jour, matin et soir, dans les rues et les maisons, et c’est un vrai plaisir. Si vous êtes fachés avec l’évangélisation dans la rue ou si vous voulez goûter à la joie de parler de Jésus à un étranger, alors planifiez de venir passer quelques semaines avec nous, vous ne serez pas déçus. Un sourire s’attachera à votre visage pour ne plus vous quitter.
Dimanche dernier, 29 novembre, est un jour que nous avons marqué avec un point d’exclamation rouge. Nous avons eu notre premier culte public. Quinze adultes et quelques enfants se sont réunis avec nous pour un temps dans la Parole et la louange
photos.
Nous étions à la recherche d’un local pour commencer nos réunions et vendredi dernier un contact nous a dirigé vers un pasteur qui possède une salle de culte qu’il n’utilise plus. Après une brève rencontre avec le pasteur, nous avons décidé de louer cette salle deux jours par semaine, le dimanche pour le culte et un autre jour de la semaine pour une étude biblique.
Au début du culte, j’ai cru me retrouver 20 ans en arrière lorsque nous avons commencé le travail missionnaire au Togo. Isabelle a joué de la guitare et moi je l’ai aidée en chantant avec elle, comme … au bon vieux temps ! Pour toute l’équipe ce jour a été un jour particulier que nous attendions tous avec inpatience comme une mère qui va mettre un enfant au monde. Gloire à Dieu !
Du 13 au 15 novembre, l’église de Ouagadougou, au Burkina Faso, a organisé sa conférence annuelle à laquelle nous avons été conviés
photos. Toute l’équipe était enthousiaste à la perspective de traverser le Bénin et d’apercevoir peut-être un éléphant ou une autre bête féroce d’Afrique. Ceci dit nous allions nous lancer dans un voyage aventureux de 24h, du sud au nord du Bénin pour entrer au Burkina jusqu’à Ouaga.
Après 4h heures d’attente à la station, nous avons quitté Cotonou vers 18h. En entrant dans le bus, alors qu’on appelait nos noms selon la liste des billets, nous nous sommes précipités vers le fond du bus pour réserver les places du fond, 5 places comme nous attendant. J’ai bien remarqué que personne ne se battait pour ces places, mais sur le coup j’ai pensé que Dieu qui nous aime, nous les avait réservées. Après une heure de trajet, la nuit est descendue et a tout envahi. Le paysage est devenu noir, le ciel était noir, le bus était noir, et notre joie à commencé à se noircir aussi, car avec la nuit, est aussi venu le froid. Je ne sais d’où il est venu exactement, mais il s’est installé. Au début, l’air frais qui s’engouffrait par les fenêtres condamnées à cause des cordes qui les traversaient pour retenir les bagages sur le toit, était agréable. Petit à petit il est devenu piquant, mais nous sommes des yovos (blancs) et nous apprécions en théorie, l’air frais. Rapidement Isabelle et Christine pour ne nommer que les faibles créatures, ont commencé à avoir très froid. Les belles places réservées par Dieu Lui-même pour ses supers serviteurs ressemblaient plus maintenant à un piège qu’à une bénédiction. Tout l’air froid du monde, qui entrait dans le bus, venait se stoquer là où nous étions pour ne jamais repartir. Nous étions transis. Isabelle et Christine ont commencé à sortir tout ce qui pouvait les couvrir et les protéger un peu. Bientôt, nous les hommes, nous les ont suivis. Mais nous ne pouvions accéder à nos vêtements car nos bagages personnels étaient hors d’atteinte dans la soute. Pagne (pièce de tissu africain), tee-shirt, chemises, ce qui était dans nos sacs de voyage, tout est devenu rempart contre l’envahisseur. Paul, déjà pas très bien, a commencé à grelotter malgré les couches supplémentaires de vêtements. Je l’ai alors invité à se reposer sur mes genoux en le couvrant avec un pagne qu’Isabelle avait pris avec elle. Christine avait déjà depuis un moment adopté cette position sur les genoux d’Isabelle. Le spectacle était unique. Les gens d’ailleurs nous regardaient avec un air interrogateur. Daniel a finalement trouvé refuge par terre au milieu du bus profitant ainsi la chaleur émise par le moteur.
C’est le genre de situation où tout devient insipide. Et dans ces conditions, ne me parlez pas de rendre témoignage, c’est hors de question tellement chacun est concerné avec lui-même, même si au détour d’une accalmie, nous avons témoigné et parlé avec plusieurs.
Nous allions passer une nuit blanche dans le noir le plus complet.
La seule note de plaisir sera la vison du ciel étoilé traversé par quelques étoiles filantes que nous avons pu admirer pendant un arrêt au milieu de nulle part pour un contrôle quelconque.
Vers 6h30 alors que nous nous approchions de la frontière avec le Burkina, les premiers rayons de soleil ont commencé à éclairer et colorer le paysage. Nous pouvions enfin croire à un monde meilleur. Qui a parlé de monde meilleur? Le froid nous a enfin quittés, comme un vampire que l’arrivée de la lumière du soleil fait fuir, pour laisser la place à son frère, un scorpion piquant. Le bon temps ne dura que deux petites heures. Bientôt la lumière se transforma en chaleur dénuée de toute compassion. Les fénêtres ouvertes autrefois malédiction, étaient maintenant devenues bénédiction. Lorque nous roulions nous pouvions profiter du paysage qui n’existait pas pendant la nuit et de l’air une peu frais. Mais malheur à nous lorsque nous nous arrêtions. Tel un fauve à l’affût, la chaleur bondissait sur nous pour nous mordre. On a tout essayé, boissons fraîches, pastèques juteuses, éventails, aspersion d’eau, tout, mais c’était peine perdue. Notre seul refuge alors, fût de nous dire bien fort que la prochaine fois nous ferions le voyage dans une bonne voiture climatisée permettant ainsi à nos pensées de se libérer de la réalité étouffante de la chaleur. C’était notre premier chaud et froid africain.
Je vous passerai les passages des frontières, les arrêts aux douanes, les services sanitaires, les douanes et les re-douanes, les postes de police et de re-police qui ont gravement fait baisser la moyenne de notre vitesse de croisière, tout en faisant monter la température des humeurs des voyageurs.
C’est vers 17h que nous entrerons dans la ville de Ouagadougou, ville longue et plate maintes fois meurtrie par des inondations. A notre arrivée pasteur Ruffin affublé de son éternel sourire vient nous chercher et nous conduire vers nos lieux d’hébergement. Isabelle et moi serons logés dans une maison appartenant à une association travaillant pour le développement durable, dont les chambres servent de chambres de passage. Tout est propre, frais et reposant. On est bien content d’être arrivé.
Dès le lendemain la conférence commençait et pendant trois jours ce fût une cascade de portions plus fraîches les unes que les autres. Des pasteurs du Togo, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et bien sûr du Burkina étaient là dans une unité d’Esprit. Samedi soir nous avons eu le plaisir de voir une dizaine d’étudiants de l’école biblique recevoir leur diplôme. Chaque jour quelques 700 personnes se rassemblaient pour les cessions, et dimanche soir nous avons conclu la conférence avec un temps de prière pour les malades et les besoins des gens. Dès le lendemain nous avons eu écho de quelques témoignages concernant ce que Dieu avait fait. Nous avons tous été vraiment bénis par la réceptivité des Burkinabé face au message de l’œuvre accomplie de Jésus à la croix. Pasteur Bamouni et son église font un bon travail à Ouaga.
Nous sommes restés deux jours de plus car le seul bus pour le retour ne partait que le mercredi matin à 5h.
Ces jours furent la suite de la conférence. Chaque soir, une centaine de personne s’est réunie dans la cour de pasteur Bamouni qui sert de lieu de culte. Quels moments merveilleux.
Le retour fut différent de l’aller. Nous avons essentiellement voyagé de jour dans un bus climatisé. Si ce n’était la musique de fou et les vidéos stupides dont on nous a gratifiés tout le long, le voyage aurait pu être sympathique.
Mais si je fais l’effort de vous rapporter ces quelques faits divers, c’est juste pour vous faire vivre un peu de notre vie, car tout cela n’est plus, dans notre mémoire, qu’un souvenir dont on rit parfois. Il y a tellement plus important.
Venez nous visiter une fois. On pourra vous organiser un petit voyage.
Merci chers amis pour vos prières, votre soutien et votre amitié.
Que Dieu vous bénisse tout plein.
Pasteur Luigi et l’équipe.
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